« En annonçant de bonnes nouvelles, on se rend aimable. En en annonçant de mauvaises, on se rend important : choisissez. » Henry de Montherlant
The Landmark, entre flagship et... palace
5 mai 2023
Carole Bellemare
Photo : DR
Le nouveau navire de Tiffany à Manhattan symbolise déjà tout un art de vivre
Lors de la récente assemblée générale des actionnaires, Bernard Arnault n’avait pas caché son enthousiasme à la perspective d’inaugurer en grandes pompes en ce début mai le nouveau temple de Tiffany sur la 5ème avenue à New York ."Le plus grand magasin de luxe au monde", s’était-il enorgueilli.
Un événement qui l’a empêché, à son grand regret, d’assister à un autre temps fort du numéro un mondial du luxe, le somptueux défilé Louis Vuitton à Séoul qui se tenait dans le même temps. Ce show, aux retombées mondiales, visant à renforcer encore l’image de la marque phare de LVMH, tout comme la réouverture du magasin emblématique de Manhattan devait créer l’événement dans l’univers du luxe, au niveau planétaire.
Ce "moment américain", le PDG du Cac 40, monté récemment sur la première marche du podium du classement Forbes des hommes les plus riches du monde, l'a particulièrement savouré, lui qui avance souvent que son groupe reste "petit" par rapport aux Gafas ! Manière d’exprimer ses ambitions sans limites…
Le nouveau flagship new-yorkais de Tiffany, dont il a suivi personnellement les travaux de rénovation avec l’architecte Peter Marino, doit être clairement un accélérateur de croissance pour la marque emblématique américaine qu’il estimait "endormie" lorsqu’il l’a rachetée en janvier 2021 pour plus de 15 milliards de dollars.
Vingt-sixième et plus chère acquisition de l’histoire du groupe, le magasin du joaillier immortalisé dans le film de 1961 Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s) avec Audrey Hepburn a bénéficié d’un budget de rénovation colossal dont le montant est tenu secret. "La rénovation du siècle", estiment nombre d’observateurs qui le voient déjà comme un palace. Tout juste sait-on que plusieurs autres centaines de millions d’euros par an seront investis pour rénover 200 des 315 boutiques dans les 3 à 5 ans à venir, comme l’a indiqué Alexandre Arnault.
L’inauguration en présence de VIP de tous pays et de tous horizons ( cinéma, mode, arts…) a aussi permis de propulser sous les feux des projecteurs le deuxième fils de Bernard Arnault , 30 ans, vice- président au côté du PDG Anthony Ledru, qui a réinventé toute la campagne de communication depuis le rachat.
Avec ses dix étages, dont une prestigieuse suite pour VIP au top floor, ses 10 000 m2 (au lieu de 6 500 auparavant), son dôme en verre au sommet, son aménagement intérieur tout en marbre blanc, bois clair et baies vitrées, le nouveau navire amiral est impressionnant et fait l’unanimité. C’est aussi un musée, exposant une quarantaine d’œuvres d’art, signées Damien Hirst, Jean-Michel Basquiat ou Anish Kapoor. Il incarne le renouveau de la griffe tout entière, dont la ligne de haute joaillerie récemment relancée, connait déjà un grand succès, ambitionnant dés lors de détrôner Cartier dans sa place de numéro un mondial. Tiffany doit aussi à terme devenir une marque globale dans l’horlogerie, la maroquinerie , les parfums. Et pourquoi pas dans l’hôtellerie, à l’instar de Bulgari , Louis Vuitton ou Cheval Blanc ?
Dans le giron de LVMH, le joaillier a retrouvé toute sa "désirabilité ", un mantra cher au patron du n°1 mondial du luxe. En témoigne aussi le succès du Blue Box Café, installé au sixième étage, dont les clés ont été confiées au chef français Daniel Boulud et où plus aucune réservation n’est possible avant plusieurs semaines. Un concept de restauration qui devrait être développé à travers le monde. Avant d’aborder l’hôtellerie ?
Derniers articles