Cette quinqua chevronnée, ancienne de Danone  prend ses marques chez LVMH où elle est appelée à succéder à Jean-Jacques Guiony comme directrice financière.

Elle est d’ores et déjà installée dans son fauteuil au siège de LVMH aux côtés de ce dernier. De quoi faire ses classes et « apprendre » le groupe durant quelques dix-huit mois auprès du grand argentier. Un vaste chantier pour la nouvelle recrue arrivée comme directrice financière adjointe. 

Si le casting peut surprendre à première vue, Cécile Cabanis ayant fait le choix en 2021 d’embrasser une carrière entrepreneuriale au sein de la société d’investissement Tikehau Capital , le profil de cette argentière chevronnée , à la fibre RSE, qui tiendra à terme les cordons de la bourse du géant aux 75 griffes et 86 milliards de chiffre d’affaires , avait de quoi séduire le PDG Bernard Arnault.

Comme elle avait su gagner la confiance de Franck Riboud puis d’Emmanuel Faber chez Danone où elle avait passé 17 ans et dont elle était devenue n°2 coiffant notamment les finances. Profil atypique aussi dans le monde des DAF par sa formation d’ingénieure agronome à l’Institut Paris-Grignon, cette fille de scientifiques, mariée et mère de famille, a toujours fait coïncider objectifs financiers et transformation écologique au sein de l’entreprise. Animal de grands groupe durant un quart de siècle, elle s’est fait une place à part au Cac 40 et reçut d’ailleurs le prix du grand argentier de l’année de la DFCG, l’association nationale des dirigeants financiers.

Hyper active et déterminée, cette brune souriante et très nature qui ne s’est jamais départie de son âme d’enfant et du bon sens qui l’a toujours guidée , a démontré aussi tout au long de sa carrière un solide esprit d’équipe. Indispensable car «plus on évolue, plus on est seule», s’est toujours méfiée Cécile Cabanis.

C’est chez L’Oréal Afrique du Sud qu’elle débute sa carrière, comme auditeur interne, avant de rallier Orange où elle devient directrice adjointe des fusions acquisitions, avant de céder au chant des sirènes de Danone en 2004. Franck Riboud en fait sa directrice financière en 2015 et son successeur Emmanuel Faber, peu à peu son bras droit lui confiant la stratégie financière, les fusions-acquisitions ainsi que les initiatives en matière de durabilité et de technologie. Le géant de l’agroalimentaire devient alors l’une des toutes premières entreprises à mission. Une fierté pour le tandem. 

Mais en 2020 au terme d’un désaccord avec le PDG , lui-même en plein cœur d’une crise de gouvernance, celle que d’aucuns auraient bien vue accéder aux cîmes, quitte son fauteuil. Et fait le choix de l’aventure entrepreneuriale chez Tikehau Capital l’année suivante. Comme DGA, elle apporte la carte impact et corporate à la société de gestion dont elle gère aussi le capital humain, l’ESG- RSE , la communication et le marketing de la marque, tout en développant les relations avec les grandes entreprises. Dont en toute logique LVMH, première capitalisation du Cac 40 , dont le PDG place plus que jamais la responsabilité sociale et environnementale au cœur de ses préoccupations...

Au virage de la cinquantaine, se préparer à prendre le relais de Jean-Jacques Guiony qui depuis 21 ans a accompagné avec force acquisitions le formidable déploiement du groupe familial devenu n°1 mondial du luxe , constitue pour Cécile Cabanis, qui a aussi siégé à plusieurs conseils de firmes, un immense défi. Au comex , où elle fait son entrée, elle devient la troisième femme sur 14 membres au côté de Delphine Arnault, PDG de Dior, et Chantal Gaemperle, directrice des ressources humaines et synergies.