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François Saint Bris, chantre du capitalisme familial avec les Hénokiens

3 octobre 2023

Carole Bellemare

Photo : DR

Le président du Clos Lucé a remis, à Genève, le Prix Léonard de Vinci à Caran d’Ache

A Genève, le congrès annuel de l’association internationale des Hénokiens, ces entreprises familiales bicentenaires du monde entie , a été une fois de plus l’occasion de célébrer à travers le prix Léonard de Vinci organisé avec François Saint Bris, président du château du Clos Lucé-Parc Leonardo Da Vinci, le patrimoine, la transmission , la solidité, la pérennité....Tout un écosystème entrepreneurial vertueux qui a su s’imposer au fil des ans avec force tradition et innovation, et malgré les crises, face aux géants cotés et à la vague montante des starts ups souvent plus médiatisées. Après Swarovski , Stabilo ou Seb, et l’italien Pedrollo à Venise l’an dernier, c’est le groupe familial suisse Caran d’Ache présidé par Carole Hubscher qui s’est vu attribuer le 12 ème prix, soutenu par la banque familiale genevoise  Mirabaud


Au côté du président des Hénokiens, Alberto Marenghi, et de l’entrepreneur suisse Jean-Claude Biver, ancien patron de l’horlogerie de LVMH, qui a remis le trophée signé Mellerio, François Saint Bris a chanté les louanges des entreprises familiales pour « leur capacité exceptionnelle à transmettre aux générations futures un ensemble de valeurs culturelles et de savoir-faire qui constituent un patrimoine intangible et vivant, gage indispensable de succès et de pérennité ».


Perpétuer des valeurs humanistes sur le long terme


Depuis la nuit des temps, a-t-il souligné, elles ont su « inventer le plus ancien modèle économique partagé dans le monde entier et trop souvent méconnu », en créant de la richesse et des emplois , en devenant des acteurs majeurs d’une économie mondialisée et « en perpétuant des valeurs humanistes sur le long terme ». Parmi les entreprises françaises intégrées, le groupe Bolloré vient de rejoindre dans ce cénacle Louis Latour, Peugeot Frères ou, moins connues mais partageant le même ADN, les PME Revol et Cathelineau.


« Nous ne sommes pas nous-mêmes Hénokiens, note François Saint Bris , mais c’est parce qu’il avait convergences de valeurs entre les membres de l’association et le château du Clos Lucé -Parc Leonardo Da Vinci que nous avons décidé de créer ensemble en 2011 le Prix Léonard de Vinci ». Que cette année, le trophée – qui peut récompenser des entreprises plus jeunes, soit attribué à la maison suisse Caran d’Ache perpétuant depuis plus de cent ans l’art du dessin et de l’écriture si cher à Léonard de Vinci, ne pouvait que toucher ce passionné du père de La Joconde qui vécut et mourut au Clos Lucé en 1519. 


Comme l’entreprise suisse Caran d’Ache, devenue référence internationale des instruments de beaux -arts et de haute écriture conjuguant depuis plus de cent ans savoir-faire, créativité et valeurs humanistes, ce multi-diplômé (Harvard, Eslsca, Dauphine) passionné de la Renaissance s’est attaché à perpétuer et déployer dans le même esprit depuis 2004 l’entreprise familiale d’Ambroise.


Le Clos Lucé, « un château du futur »


Tourangeau grandi à Londres et à Rabat, fils de diplomat, le frère de l’historien et écrivain Gonzague Saint Bris, décédé en 2017, avait  auparavant réalisé une carrière internationale comme haut dirigeant  notamment de Kis, Econocom, Bull ou encore du chasseur de tête Nicholson International. C’est le décès de son autre frère, le publicitaire Jean Saint Bris  qui précipitera sa reconversion comme entrepreneur à la tête du Clos Lucé. 


Alors que la famille est propriétaire du château depuis 1855, ce n’est qu’en 1954 que ses parents, Hubert et Agnès Saint Bris, en avaient ouvert les portes au public. Si dans leur sillage, son frère s’était déjà attaché à en faire « un château du futur ». François Saint Bris a su réalisé son ambition qu’il avait  d’en faire véritabement « une entreprise touristique et culturelle, ayant pour mission de transmettre l’héritage universel, la mémoire et la connaissance de Léonard de Vinci ». Dés son arrivée aux commandes, il restructure l’entreprise, crèe une SCI dont il devient le gérant et une SAS dont il prend la présidence, monte une task force commerciale et lance un plan stratégique à dix ans.


3ème monument le plus visité du Val de Loire


Agrandissement et création des Galeries Léonard de Vinci, expositions permanentes mêlant chefs d’oeuvres intemporels et technologies futuristes, multiplications d’événements et d’ateliers avec une offre scolaire notamment... il parvient à faire de la demeure familiale et du parc le troisième monument le plus visité du Val de Loire après Chambord et Chenonceau, avec 520 000 visiteurs. Une destination qu’il exporte avec ses voisins et Atout France notamment. En 2019, c’est avec humilité  et détermination qu’il  recevait  dans le cadre d’une visite d’Etat, les présidents français et italien pour le 500ème anniversaire de la disparition de Léonard de Vinci.


Aujourd’hui, le sémillant septuagénaire, père avec son épouse Béatrice, aquarelliste, de quatre enfants, prépare ainsi pour l’an prochain la célébration des 70 ans d’une entreprise familiale rentable et réinvestissant chaque année 20% du chiffre d’affaires (environ 10 millions). Avec un nouveau plan ambitieux en tête : il vient d’acquérir une friche industrielle voisine pour y créer un centre d’interprétation de 6000 m2  sur Léonard de Vinci et la Renaissance. Celui-ci comprendra à terme un complexe hôtelier et un centre de congrès et de séminaire.


« Nous élargirons ainsi l’offre », fait valoir le représentant de la septième génération qui veille aussi à la transmission dans un autre domaine : repérer au sein des Saint Bris, famille de huit enfants, les représentants de la nouvelle génération (ils sont une quinzaine) qui pourront perpétuer l’héritage du Clos Lucé. Chaque année, ceux-ci viennent effectuer un stage d’immersion dans l’entreprise, et tous les deux ou trois ans,  des réunions familiales sont organisées pour les sensibiliser dans ce sens.


Photo : copyright Mez Photographie 

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