Aux commandes depuis trois ans, Henri de Castries, figure emblématique du patronat français, continue d’imprimer sa marque à la tête de la puissante Fondation François Sommer liée à la chasse et à la préservation de la nature, en particulier de la faune sauvage. Après le départ du préfet Henri Michel-Comet, administrateur depuis 2011 dont le mandat arrivait à son terme, l’ancien patron d’Axa , présidant notamment l’Institut Montaigne et siégeant au conseil de LVMH, enrôle dans la haute instance , un homme qu’il connait bien, énarque comme lui, Pierre Dubreuil , qui s’est vu confier l’an dernier par Emmanuel Macron la direction générale du Domaine national de Chambord. Il est aussi commissaire à l’aménagement du Domaine national de Rambouillet. Un homme de terrain et du sérail , donc.

Né en 1968, le natif du Mans  a aussi été directeur général délégué du Museum d’Histoire naturelle puis  le premier patron de l’Office français de la biodiversité de 2019 à 2023. Avec lui, Henri de Castries se félicite d’accueillir un autre grand serviteur de l’Etat. A ses yeux, Dubreuil « coche toutes les cases : l’innovation en lien avec l’excellence écologique, la gestion des territoires et de la faune sauvage , les compétences en matière de politique culturelle autant que de recherche scientifique ». Et de rappeler : « sa participation au Conseil ne fera que renforcer le lien ancien et puissant tissé au fil des décennies, depuis l’amitié de François Sommer et du président Georges Pompidou, entre la Fondation François Sommer et le domaine de Chambord.»

Avec ce recrutement , le président renforce aussi la « carte verte » de la fondation du prestigieux hôtel de Guénégaud dans le Marais, tout comme avec la promotion comme vice-présidente de Michèle Pappalardo, administratrice depuis 2021 . Haut fonctionnaire de l’Etat, rapporteure générale à la Cour des Comptes, présidente de l’Ademe, directrice générale de France 2, puis dircab de trois ministres de l’Ecologie, cette dernière préside actuellement le comité du Label ISR (Investissement socialement responsable) et la Fondation de l’université Gustave Eiffel. Au sein de la Fondation François Sommer, elle préside aussi depuis deux ans le comité Nature.

L’influente fondation créée en 1964 par les époux Sommer, puissants industriels des Ardennes, et toujours largement soutenue par le monde des affaires, souvent de grands chasseurs, a rendu public en 2021 un livre blanc « Retisser le lien entre la chasse et la société », présentant des pistes de réflexion pour l’évolution de la chasse à l’horizon 2040. Celui-ci recommande, notamment, de « renforcer la formation des chasseurs et la sécurité, tuer plus de sangliers avec moins de chasseurs, soutenir le petit gibier avec les agriculteurs».

Avec une gouvernance renforcée, la fondation est bien armée aujourd’hui pour réfléchir à ces nouveaux enjeux d’équilibre.