top of page

Le jambon végétal enfin reconnu

29 janvier 2025

Carole Bellemare

Photo : DR

Le Conseil d'État donne raison aux acteurs du "sans viande"

C’est une longue partie de bras de fer contre les lobbies de l’élevage intensif que vient de gagner le secteur des alternatives végétales. Le Conseil d’État vient d’annoncer l’annulation des deux décrets interdisant les dénominations dites "animales" pour les produits végétaux, ainsi que la loi du 12 juin 2020, inconventionnelle, et et donc contraire au droit européen et inapplicable en l’état. 


Une victoire pour les acteurs du végétal comme La Vie, HappyVore et Accro, mais aussi les marques de renom comme Fleury Michon ou Herta. Ces derniers ont multiplié les lancements sur le marché ces derniers mois : lardons et jambon sans viande aux pois chiches ou aux lentilles corail , club sandwich au jambon sans vrai jamboM... Le marché des alternatives végétales à la viande ne cesse d'innover pour tenter de gagner des parts de marché. Le rayon traiteur végétal pèse déjà 139 millions d'euros selon le panéliste NielsenIQ et les ventes des versions végétales représentent 6% des ventes de viande en libre-service. 


"Tout est bon sans l’cochon"


Les acteurs de ce marché se réjouissent de l’épilogue de ce feuilleton qui durait depuis 2022. “Cette décision est un grand soulagement pour la filière végétale française ! Il était impensable de priver les consommateurs de dénominations claires comme 'lardons végétaux', simplement pour satisfaire les lobbies de l’élevage intensif. Que cette interdiction ait ciblé uniquement les producteurs français était par ailleurs particulièrement injuste et inacceptable, souligne Nicolas Schweitzer, le patron de La Vie Foods, dont le slogan est  :"tout est bon sans l’cochon."  


"Nous venons d’écrire la fin d’une saga juridique qui restera dans l’histoire. Cette victoire est celle du bon sens face aux pressions des lobbies de l’élevage intensif. Nous sommes ravis de pouvoir continuer à appeler nos produits par leurs noms et ce, sans compromis ni absurdité !"  En juillet 2022, La Vie était déjà au Conseil d’État pour débattre d’un premier décret visant à interdire les appellations “empruntées à la viande". À l'issue de ce premier épisode, le Conseil d’État avait suspendu le décret, estimant qu’il manquait de clarté pour les consommateurs. Or, sous la pression des lobbies, un nouveau décret a vu le jour en 2023, relançant la bataille juridique. 


 7 fois moins de graisses saturées 


Fondée en 2019 par Nicolas Schweitzer et Vincent Poulichet, la start up a réinventé la charcuterie végétale grâce à une recette brevetée qui reproduit parfaitement le goût, l’aspect visuel et la texture du porc. 100% de végétaux et fabriqués en France, ses produits sont aussi riches que la viande, avec 7 fois moins de graisses saturées et –80% de CO2. Pour célébrer cette victoire, fidèle à son ton décalé, La Vie, qui s’est posée en acteur principal dans cette croisade, a décidé de lancer une campagne commune avec les autres acteurs sur le ton de l’humour. En clin d’œil à l’Académie française, la marque propose de réviser les définitions de noms comme "lardons", "jambon" ou "steak" pour y intégrer officiellement les alternatives végétales. Une façon originale de rappeler que l’avenir de l’alimentation passe par des solutions plus durables et de définitivement clôturer cette saga avec un happy ending.


En forte croissance , la petite entreprise fait valoir qu’en deux ans  elle a sauvé plus de 300 000 cochons et remporté 24 récompenses pour son bacon végétal devenu iconique. Présente dans 13 pays, la marque a déjà été adoptée par les géants du fast food mais aussi les grandes enseignes .


Photo : Nicolas Schweitzer et Vincent Poulichet, fondateurs de La Vie

Derniers articles

Louis Vuitton devient mécène de l’Ecole du Louvre

Un Peugeot au volant de DS Automobiles

Le jambon végétal enfin reconnu

Les ultra-riches, chance ou risque pour les sociétés ?

Thomas Buberl conforte le mécénat d’Axa au Louvre

bottom of page